"Youkosou Nippon he !!" ainsi souhaite-t-on la bienvenue a quelqu'un qui vient d'arriver au Japon. Ce n'est plus mon cas, au contraire, malheureusement... C'est aussi le refrain d'une publicite de soins de beaute d'une societe qui a deja ete qualifiee de xenophobe, puisqu'elle enonce clairement que les femmes asiatiques sont les plus belles... Cela dit, ce ne sont pas les modeles de cette pub qui me feront dire le contraire...

Comme a mon habitude donc, je ne cesse de tirer sur ma bouffarde quotidiennement ; a mon grand dam ils ne vendent pas mon tabac habituel, et je dois me contenter ce cet autre tabac du Kentucky, avec des petales de fleurs dedans. Je prendrais bien volontiers un tabac un peu plus corse, mais les Japonais sont pas habitues au volupteux volume de fumee degage par l'outil. Je me contente alors d'un tabac qui ne les indispose pas trop. Pour vous dire a quel point ils sont peu habitues a la pipe, quand je la sors, souvent la reaction est "oh! kiseru jan". Ce qui se traduirait par "ho! un calumet de la paix !".
Pour trouver un bureau de tabac dans de pays, c'est la croix et la banniere. Effectivement, les rues sont litteralement jonchees de distributeurs de boissons et de clopes. On trouve un paquet pour 300 yen, voire 320 si on a des gouts de luxe, c'est a dire 2,40 euros. De memoire, les distributeurs de tabacs cessent de fonctionner a 11h00, pour empecher les moins de 20 ans d'en acheter en douce. De toute facon, on trouve encore des clopes dans les combinis, ces superettes ouvertes 24/7 ou l'on trouve clope, magazines (y compris porno, juste a cote des mangas pour enfants), nourriture aui perime le lendemain (toujours a flux tendu) , boissons avec ou sans alcool, cravates, parapluies, chargeurs pour telephones, memorysticks, et DVD de jolies fillettes barely majeurs qui se dandinent en maillot de bain... Mais point de pipe. Le fumeur de pipe se retrouve donc oblige de parcourir la ville de part en part a la recherche de l'arche perdue, de la taverne d'ali baba et des quarantes odeurs. On trouve generalement un vrai buraliste, avec des pipes, du tabac, mais rarement plus d'un par ville... Par chance j'en ai trouve un. Dans le quartier de Kokubunchou... Tiens, en parlant de pipes...

A Sendai, Kokubunchou, c'est le quartier chaud. Des jeunes, des jeunes et encore des jeunes. Et des moins jeunes. On ne fait pas deux pas sans se faire halpaguer par des rabatteurs en costard, des meches blondes dans des cheveux volontairement ebouriffes, vous vantant les merites de leur karaoke ou autre. Le "ou autre", c'est les "kyaba kura". Les bars a hotesses en fait. Pas vraiment des lieux de perdition ; la seule chose qu'on y perd, c'est beaucoup d'argent. On va la bas pour boire de l'alcool en bonne compagnie. La bonne compagnie consiste generalement en de jeunes filles de tout juste 20 ans (la majorite ici) qui ont tres envie de se payer un sac Ouithon, une moto Arlette Dabidson, ou je ne sais quoi d'autre. On notera qu'effectivement, il n'est pas rare du tout de voir des filles de 35 kg rouler sur des motos a faire palir nos gendarmes et leurs petites 1100cc... Toujours est-il qu'une jolie fille peut donc se faire *beaucoup* d'argent rien qu'en faisant la niaiseuse naive sous le bras d'un riche homme d'affaire bourre. Mais Kokubunchou ne serait pas Kokubunchou sans les fuuzoku. "Fuuzoku", en japonais, signifie "moeurs". En l'occurence, il s'agit plutot de leurs absence... Au Japon, l'industrie porno est tres controlee. On hesite pas a louer des rames de metro pour faire des fausse scences de viols dans une rame, louer des combinis pour faire croire a de vrais papouilles dans des lieux publics, mais pas question de montrer le moindre poil pubien. La prostitution est completement illegale aussi. Cependant, la pipe, elle, est legale !! Les fuuzoku sont des sortes d'hotels de passes (ou de cagibis ?) ou l'on peut obtenir en toute legalite une petite gaterie, et en prime, la syphilis, une hepatite, la chaude pisse, et autres IST/MST... C'est le moyen le plus facile pour se faire de l'argent, beaucoup d'argent quand on est pas assez belle pour bosser dans un club de standing. On a beau pouvoir s'habiller n'importe comment dans ce pays, il faut croire que le mauvais gout a parfois un prix bien inattendu... Si l'on souhaite "un peu plus" que la legalite le permet, il reste les "telekura", ou "telephone club". On se rend dans une boutique comme "Youssef telecoms", on s'installe a un telephone, on decroche, et on demande "allo ? allo ?". Peuvent repondrent aussi bien un homme qu'une fille.
Si c'est une fille, on prend rendez vous, on se rencontre, et on fait ce a quoi tu penses. Oui toi, pervers qui me lit ! Si c'est un homme, il vous demande vos gouts, puis prend rendez-vous avec vous. Vous le rencontrez et il vous emmene dans un lieu ou se trouve une fille qui correspond plus ou moins a votre demande, et qui de toute facon, souhaite autant etre payee que vous avez envie de ... Ca ressemble a la prostitution, mais ca serait plutot de l'echange de bons procedes... De toute facon, c'est controle par qui vous savez tout ca alors autant dire que c'est pas pret de disparaitre...

Pour ceux ou celles d'entre vous qui se demandent comment je sais tout ca (apres tout, je suis pur comme blanche neige moi..(avant son reveil evidemment)), j'ai une amie hotesse (donc jolie et qui veut de l'argent) et un gardien d'immeuble bien prolixe sur divers sujets, comme vous pouvez le constater. Avec l'autre gardien aussi je discute beaucoup, mais je pense qu'un article resumant nos discussions sur les traditions populaires vous aurait moins plu...


P!